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Le club au bal des saisons

Paris se transforme au fil des saisons.

EN ETE

Se promenant dans la ville qui a perdu avec l’été son animation habituelle, tout semble étonnamment paisible. Cette tranquillité permet de redécouvrir aussi une série de bruits d’ordinaire inaudibles.

Cherchant un peu de fraîcheur, notre Club d’apprentis poètes s’est retrouvé la semaine passée pour un pique-nique tout en chansons.

LUTÈCE (LÉTHÉ)

Le fleuve de l’oubli emporte la cité

avec ses caramels et ses baraques du jour de l’an

ses départs en vacances et ses quatorze juillet

ses cars de touristes son muguet de printemps

les arroseuses municipales de l’été sa neige de l’hiver

ses pluies d’ automne qui donnent une odeur électrique à sa poussière

ses bistrots qui changent dénombre ses commerçants qui achètent ou vendent leurs boutiques

les rues débaptisées les affiches arrachées

ce fleuve de l’oubli dont on oublie même le nom mythologique

Le Léthé oublié ne cesse de couler

Raymond Queneau

Ainsi recommence le bal des saisons.

EN AUTOMNE :

Comme durant notre première rencontre,

cet automne au jardin du Luxembourg

reviendrez-vous près du bassin ?

Je vous y attendrai avec mes coussins.

Ainsi mon ami m'a dit

en catamini

de sa belle voix

avec beaucoup d'émoi

tout comme Barbara

Si dans le jardin, près d'une statue

vous croisez l'homme aux coussins,

Demandez-lui si les feuilles qui jaunissent

représente la saison des amours mortes.

Peut être que son coeur rebondira

et s' il est heureux,

une douce chanson vous offrira.

En lui repose tant de poésie.

Il ne vous restera qu'à remercier mon ami Freddy.

EN HIVER :

CARTE POSTALE

Paris en bras de cheminée

Paris fume sur les toits

Le ciel a l’air d’un nouveau-né

Je compte Midi sur mes doigts

Qui traduira mon poème

Qui dira les Midi de Paris

Aux touristes étrangers

Qui leur dira comment on s’aime

A Paris à Midi au lieu de déjeuner

Douze coups du sabre de Notre-Dame

Douze coups dans l’air de Paris

Nos enfants de douze ans ont l’air de grandes dames

Et nos dames sont si jolies

Paris en bras de cheminée

Paris fume sur les toits

Le ciel a l’air d’un nouveau-né

Je compte Paris sur mes doigts

Destinataire: A VOUS (spécialement)

Qui que vous soyez

Adresse: Où que vous soyez

Pays: LE MONDE ENTIER

R.S.V.P.

Jean-Pierre Rosnay,1926

AU PRINTEMPS :

La vérité des saisons sort de la bouche du printemps !

Jacques Prévert

Pour ceux qui restent loin,

Il suffit d’envoyer sa propre poésie

Ou, tel Adriana, choisir sa favorie.

(Adiós a París - Pablo Neruda,1958)

(photo de Stéphane Hébert)

Si vous aimez, partagez !

Mais surtout si vous le désirez,

N'hésitez pas, venez nous retrouver !

Laurence Franzini

P.S. En vous inscrivant, profitez d'une évaluation gratuite de votre niveau de français

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